Quand le français ouvre les portes de l'international
Sujet : Commercialisation
Stade : Croissance
Commerce de détail 13 mars 2025
Imaginez qu’une princesse tombe soudainement amoureuse de vos produits. Et mieux encore, elle en devient l’ambassadrice, répandant la bonne nouvelle en Europe. Un vrai cadeau du ciel, n’est-ce pas? C’est aussi ce que pense Manon Pilon, fondatrice de Derme&Co., une entreprise de soins cosmétiques bios de renommée mondiale, dont le siège social est situé dans l’arrondissement de Saint-Laurent.
Pourtant, si ses marques brillent aujourd’hui sur la scène internationale, ce n’est pas un coup de chance, mais le fruit d’une vision stratégique où la langue française s’impose comme un atout clé. En tissant des liens avec des partenaires et des clients et clientes à travers la francophonie, Manon Pilon a fait du français un véritable atout commercial.
Un savoir-faire d’ici reconnu mondialement
Tout a commencé en 1982 quand Manon Pilon, alors propriétaire d’un réseau de cinq cliniques de soins esthétiques, a découvert la prestigieuse marque belge, Nelly de Vuyst. Séduite par la qualité exceptionnelle des produits, elle a acquis les laboratoires Nelly de Vuyst en 2008 et rapatrié les activités de l’entreprise ici, au Québec.
Un peu moins d’une décennie plus tard, elle faisait l’acquisition de Laboratoires Druide, pionnier de la cosmétique naturelle et basé dans l’Ouest-de-l’Île. Aujourd’hui, son entreprise Derme&Co. s’est hissée au sommet de l’industrie des soins corporels bios.
Spécialisée dans la distribution de produits haut de gamme, elle dessert principalement les spas et les salons d’esthétique. Son laboratoire est le plus grand au monde à être certifié biologique par Cosmos Standard, la référence en matière de certification biologique et naturelle pour les cosmétiques.
Et son influence s’étend à l’échelle internationale, du Québec à la Suisse et même dans des marchés hautement concurrentiels comme la Corée.
L’innovation québécoise, un atout qui fait la différence
Si Derme&Co. a su s’imposer sur la scène mondiale, c’est en grande partie grâce à son engagement envers l’innovation. Selon Manon Pilon, le savoir-faire québécois en cosmétique biologique est non seulement reconnu, mais aussi prisé sur la scène mondiale.
Au Québec, nous sommes le tremplin francophone de l’Amérique du Nord. Nos connaissances en soins esthétiques sont parmi les plus avancées et nos laboratoires respectent des normes de fabrication extrêmement rigoureuses.
Cette excellence permet aux marques de Derme&Co. de se démarquer et de conquérir des marchés où la qualité, la transparence et l’éthique sont des critères de sélection primordiaux.
Le français, un avantage commercial insoupçonné
Cette reconnaissance ne se limite pas à la qualité des produits. À travers la francophonie, les entreprises québécoises bénéficient d’une perception positive, en grande partie grâce à leur approche humaine et collaborative des affaires.
«Particulièrement en France, j’ai toujours ressenti une certaine admiration pour le Québec. Il y a une confiance mutuelle qui s’installe naturellement, facilitée par une langue et une culture communes», explique Manon Pilon.
Cette proximité linguistique et culturelle ouvre la porte à des collaborations solides partout à travers l’Europe, où le prestige des produits de beauté de marque francophones demeure un gage de raffinement et d’authenticité.
Un autre avantage concurrentiel des entreprises québécoises est leur capacité à proposer des emballages en français, ce qui facilite leur intégration dans les marchés francophones. Plusieurs pays exigent un étiquetage dans leur langue nationale, ce qui peut représenter un obstacle pour les entreprises anglophones.
«Nous avons déjà cette habitude d’afficher nos produits en français et en anglais. Cela nous donne une longueur d’avance lorsqu’on exporte», explique Manon Pilon.
Cet atout permet aux entreprises d’ici de se conformer facilement aux réglementations des marchés francophones et de s’y intégrer plus rapidement.
Un réseau d’opportunités à l’échelle de la francophonie
Le potentiel des marchés francophones est immense. Avec plus de 343 millions de locuteurs et locutrices à travers le monde, la langue française offre un levier stratégique pour les entreprises québécoises désireuses d’élargir leurs horizons commerciaux. De la Suisse au Maroc, en passant par la Belgique et le Sénégal, les opportunités sont multiples.
«Lorsqu’on parle la langue du marché, on a un avantage concurrentiel indéniable. Cela permet de bâtir des relations d’affaires solides et de faciliter l’exportation», souligne Manon Pilon.
Dans un contexte où les relations commerciales avec les États-Unis deviennent plus complexes, miser sur des partenaires francophones alliés permet aux entreprises québécoises de diversifier leurs débouchés et de sécuriser leur expansion.
Bien entendu, se lancer sur la scène internationale ne se fait pas seul. Pour maximiser leurs chances de succès, les entreprises québécoises peuvent compter sur des réseaux établis comme PME MTL et le Réseau des Femmes d’affaires du Québec qui offrent un accompagnement précieux, facilitant les rencontres avec des partenaires francophones et l’accès à des ressources diversifiées.
Bien s’entourer fait toute la différence. Ces réseaux nous permettent de rencontrer des collaborateur(rice)s qui peuvent nous aider à percer à travers le monde
Une reconnaissance royale
Et cette stratégie porte ses fruits. Revenons à cette princesse tombée sous le charme des produits de Derme&Co. Il s’agit de la princesse Isabelle Orsini de Ligne de La Trémoïlle, mariée au prince belge Prince Édouard Lamoral Rodolphe de Ligne de La Trémoïlle.
Grâce au bouche-à-oreille et à la force du réseau francophone, elle est devenue une ambassadrice spontanée de la marque en Europe, renforçant ainsi sa notoriété et sa crédibilité.
Une preuve que le français n’est pas qu’une langue: c’est un véritable passeport pour le succès international.